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CRIMINOCONFLIT
24 mars 2013

Criminoconflit : l’ère de la Barbukratie ? (Rétrospective)

En matière de démocratie, Amadou Toumani Touré (ATT), aurait pu être Périclès, le Stratège  athénien, comme aux belles heures de la vraie démocratie athénienne. ATT a certes fait de son mieux (en tant que militaire reconverti en civil= d’où le vice en démocratie), car grâce à lui, la démocratie malienne a eu sur le plan régional et international, une certaine aura démocratique unanimement reconnue. Mais hélas la même démocratie fut ingrate vis-à-vis de ses praticiens, comme dans un new remake Grec.

Ma thèse reste et demeure que le passé ne sert jamais de leçons, ni de modèles aux hommes politiques, et aux travelos démocrates, c’est-à-dire les militaires recyclés en hommes politiques. Face aux essais transformés des islamistes d’AQMI et des rebelles Touaregs, il est judicieux de s’interroger sans se voiler la face : où va la démocratie en Afrique ? Est-elle fatalement _ consubstantiellement, et conaturellement _ destinée à toujours péricliter ? Faut-il alors l’islamokratie ou  la Barbukratie ?

Des coups d’Etat intempestifs au Mali, en Guinée-Bissau, au Niger, des rébellions, et aujourd’hui la calamité des calamités, AQMI (Al-Qaïda Maghreb islamique) et ses dérivés : Boko Haram (littéralement : « l'éducation occidentale est un pêché »), MUJAO (mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest), ANSAR dine (les « défenseurs de la foi »). Toutes ces situations politiques et insécuritaires ne nous rappellent-il pas le cri de détresse de l’insensé du Gai savoir de Nietzche ? AQMI, les rebelles de l’AZAWAD (MNLA : mouvement national pour la libération de l’Azawad), Mujao, Ansar Dine et Boko Haram, ne sont-ils pas en train de putréfier la démocratie ? En s’attaquant militairement à des Etats démocratiques, ne marquent-ils pas clairement leur nihilisme vis-à-vis des régimes démocratiques, et des droits de l’homme ? Que faut-il attendre de l’Etat au sens de Hobbes ?

L’insensé de Nietzche fut un homme courageux en criant haut et fort que Dieu a été tué par les hommes ? Aujourd’hui il est juste de dire que ces énergumènes djihadistes et apparentés sont des ennemis du développement des Etats africains. Leurs violences contre les institutions et les populations perverties leurs causes : des islamistes authentiques ne violent pas leurs sœurs. Par contre, des criminels et des terrorismes, peuvent effectivement agir contre l’être humain sans aucun état d’âme. La France nous a gratifiés d’un excellent modèle à travers les actions criminelles de Mohamed Merah. Les djihadistes d’AQMI au Mali ne facilitent pas la tâche des rebelles Touaregs. Si avec les rebelles Touaregs il y a, et pourrait y avoir possibilité de négocier politiquement, avec les faux islamistes d’AQMI, la bataille sera d’un autre niveau. Car Dieu [je ne veux pas dire, Allah, car notre Allah réprouve leurs actes. Mais Dieu peut être aujourd’hui un mot passe-partout], ou la Charia est leur leitmotiv, contre la volonté des populations.

Criminologiquement, ce nous semble parfaitement de l’hérésie et de la psychopathologie de vouloir faire table rase de tout, et imposer une charia qui est oxymorique avec les nouvelles réalités des sociétés africaines et démocratiques. Il me semble que les islamistes qu’ils soient arabes ou africains sont complètement en retard sur notre siècle, sur le siècle de Kant et de ses Lumières : Qu’est-ce que les Lumières ? Car aujourd’hui le peuple est souverain. Aucun zigoto ne viendra leur imposer n’importe quelle formule, ou charlatanisme. Avec plusieurs expériences démocratiques, le peuple africain a appris à comprendre ses intérêts et se révolter contre l’arbitraire.

Les Etats du Sahel, et en l’occurrence le Mali et sa démocratie sont menacés aussi longtemps que ces islamistes se croient tout-puissants et investis d’une mission divine pour imposer de nouvelles lois aux autorités religieuses de Tombouctou et Kidal. Nous savons que le rebelle, Iyad Ag Ghalyest devenu par la grâce du démon de la criminalité, un chef charismatique, incontournable. Cette reconversion pue l’arnaque. Car Ansar dine est comme on dit dans le jargon de la Mafia, en pacte d’association criminelle avec AQMI. Le Mujao et AQMI détiennent ont kidnappé la plupart des otages au Sahel.

Il sourd donc qu’il n’y a pas de sens de parler d’Etat souverain, de République une et indivisible si, à l’interne des groupuscules mafieux s’érigent en contre Etat. De Machiavel à Max Weber, nous savons que l’Etat doit assumer son rôle de garant de l’ordre et de la sécurité. Au nom de l’Etat et de sa conservation, Machiavel enseigné que la fin justifie [justifiera toujours] les moyens. Les démocraties africaines sont exposées à des meurtriersqui ne sont pas masqués ; qui ne cherchent pas la paix, mais la déstabilisation des Etats pour leur fin propre. Trop de laxismes, de tergiversations, de négociations vis-à-vis des islamistes et des rebelles ont nui en dernière instance à la tranquillité et à la sécurité des Etats démocratiques africains.

Il faut aujourd’hui au nom de la sécurité de l’Etat contrer par tous les moyens les ennemis de l’Etat. L’Etat démocratique doit se protéger par la Force militaire contre l’adversaire, contre l’ennemi, qu’il soit djihadiste ou rebelle. Au nom de l’ordre politique et de la tranquillité publique, l’Etat ne doit pas lésiner pas sur les moyens pour le retour de l’ordre étatique et de la tranquillité publique. En sus de, en matière de terrorisme et de criminalité organisée, il n’est plus question de s’interroger s’il faut laisser les djihadistes au châtiment de Dieu, mais il faut comme le soutiendrait Platon, leur appliquer les lois, et la Force (les moyens répressifs de l’Etat) comme le préconisait Max Weber.

Si nos dirigeants africains étaient un tant soit peu stratèges, de telles situations ne pouvaient pas arriver à un Etat dit démocratique. On ne fait pas de la démocratie au XXIe siècle en fermant l’œil sur la sécurité. La facilité avec laquelle les islamistes et les rebelles de l’AZAWAD se sont emparés des villes maliennes sont la preuve que les démocraties africaines doivent revoir systématiquement leur sécurité et leurs moyens. En alléguant le manque de moyens militaires contre l’ennemi, la Junte militaire de SANOGO avait donc raison d’accuser les autorités politiques de négligence grave. Lorsqu’un groupuscule de bandits est matériellement plus fort que l’armée nationale, il n’y a certes pas de honte de reculer stratégiquement, et s’organiser en conséquence. Même les grands militaires comme Alexandre le Grand, ou Jules César, savaient reconnaître leurs faiblesses et agir en conséquence pour vaincre par d’autres moyens.

 Reste maintenant à sécuriser cette vaste étendue du nord du Mali et éliminer les islamistes. Les Boko Haramistes sont loin d‘être des islamistes, mais des exaltés ; car ce sont des disciples d’un Gourou (Mohamed Yusuf, décédé en 2009), et en sus de, ils portent des gris-gris (des amulettes, ou des charmes). Au total, nous avons affaire à des criminels qui empoisonnement la tranquillité des Etats africains. Leurs actes trahissent dans la pratique leur projet d’instauration d’Etats islamistes purs et durs. Il importe que les populations maliennes et les autorités religieuses des autres pays de la sous régions sachent qui sont ces dangereux individus, qui travestissent la religion islamique. Ce sont des terroristes au sens pénal du terme, raison pour laquelle ils s’entendent bien avec AQMI.

Aujourd’hui, il faut être aveugle, pour ne pas voir l’évidence : les démocraties sont en danger. Il est-il envisageable du jour au lendemain de passer de la démocratie, de l’Etat de droit à l’islamokratie et à la barbukratie ? That is the question.

 La France a aussi d’autres chats à fouetter. Il faudrait que les hommes politiques sachent ce que veut dire gouverner. Il faut en finir avec ces foutus schémas de rébellion, de coup d’Etat, de guerres civils, et gouverner démocratiquement comme les autres pays comme le suggérait à juste titre John Rawls : gouvernons avec justice et équité.

AQMI, ANSAR Dine, Mujao, et les rebelles Touaregs ont souterrainement instillé, distillé les ingrédients d’un futur deuil funèbre de la Démocratie. Ne sentez-vous pas, rien que par leur présence en Afrique, la putréfaction de la démocratie ? Faut-il donner l’occasion aux djihadistes de crier victoire comme l’insensé du Gai savoir que « Dieu est mort ? », que « la démocratie est morte ? ».

A terme, si les dirigeants africains n’organisent pas concrètement leurs institutions et leurs dispositifs de sécurité, il est fort à parier que le moindre trouble, comme pour le cas de la rébellion Touaregs, ou en Somalie ouvrira la brèche au meurtre de la démocratie. Je ne plierai pas cette réflexion, sans encore interpeller les dirigeants à se réveiller et de prendre exemple de ce qui s’est passé en Somalie et continue de poser le grave problème de la sécurité, et du droit international humanitaire. Mais le tout en Afrique peut se résumer en une seule formule : l’échec de l’homme politique.

Aussi posons-nous que : la sécurité doit être aujourd’hui la grandeur des Etats africains. Il n’y a pas d’impossible, il faut oser investir dans la sécurité, car sans sécurité pas de liberté.

 Criminophilosophe.

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Commentaires
C
Merci, Sandrine je très ravi des commentaires, à bientôt
S
Milles merci pour cet article.C'est tout ce que j'avais envie de déclarer. Vous êtes parvenu à métamorphoser ce site web en quelque chose de extraordinaire.
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