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CRIMINOCONFLIT
10 août 2015

Bonne gouvernance: le droit au bonheur des peuples africains

 

Lors de son périple à travers l'Afrique, le Président Américain Barack Obama s'est adressé aux dirigeants du continent lors d'un discours prononcé en Ethiopie « Les progrès démocratiques en Afrique sont en danger quand des dirigeants refusent de quitter le pouvoir à l’issue de leur mandat ». Quand nous écoutons ou lisons le Président Africain, nous sommes intellectuellement satisfaits, car il y a existe encore des dirigeants qui sont fidèles aux Lumières de Kant, Montesquieu, Voltaire, Rousseau, Diderot, etc., bref tous les éminents esprits qui ont défendu au péril de leur vie les valeurs républicaines, les droits de l’homme. Le Président Barack Obama s’est en effet inquiété du « Progrès démocratique » en Afrique. Il constate tout comme nous, et vous certainement, que la démocratie en Afrique est dans un schéma paradoxal fait de recul, de mi-avancée, de zigzags, et de stagnations. Au total, il est juste de parler de « danger », car en exerçant mal la démocratie, les dirigeants africains produisent consciemment les germes de la violence, et de manière collatérale, les conflits et les violences ouvrent aujourd’hui toutes les brèches aux islamistes et autres fous de dieu. La raison essentielle selon Barack Obama : c’est le refus des dirigeants de quitter le pouvoir après leur mandat. Pourquoi alors ce refus ? Essayons quelques pistes partant de notre propre contexte : le Niger et ses dirigeants.

D’emblée retenons avec le philosophe français Montaigne (1533-1592) auteur des Essais, qu’ « On ne corrige pas celui qu’on pend, on corrige les autres par lui ». (Montaigne, livre, III, 8). Ainsi que nous aimons le réitérer le pouvoir  n’est pas un lit de relaxation, car gouverner démocratiquement, c’est aussi s’attendre à une rédhibition de comptes. Beaucoup d’hommes politiques nigériens pensent qu’une fois qu’ils sont au pouvoir, c’est Alléluia ! Mais, ils se trompent, car il y a un glaive qui les attend à la fin de leur mandat. On a les cas éloquents de Hussein Habré, Laurent Gbagbo, ATT (Amadou Toumani Touré), Blaise Campaoré (recherché par la justice du Burkina) que le temps rattrape. L’Etat de droit, implique aussi une justice post mandat. Autrement n’importe qui peut venir faire n’importe  quoi au pouvoir comme dans une foire. C’est le philosophe Platon en cette matière qui a raison d’avoir enseigné historiquement et politiquement que l’art politique, c’est-à-dire la direction ou la gestion de l’Etat n’est pas la prérogative des médiocres et des ignorants. Rétrospectivement, il nous semble que l’erreur de Baba Tandja, nonobstant son expérience politique et son âge fort avancé, est d’avoir oublié que le pouvoir démocratique n’est pas un Sarcophage, mais aurait dû comprendre que sitôt qu’un mandat vint à terme, il faudrait laisser la place aux autres. Si Baba Tandja avait profité de sages conseils, il aurait rectifié le tir en brave. Il aurait eu droit à une certaine dérogation comme à l’Université. Mais comme disaient les grecs on ne peut pas raisonner quelqu’un qui est obnubilé après le pouvoir à l’instar de Denys de Syracuse.

Après plusieurs expériences démocratiques faites de haut et de bas, Il est temps de ramener sérieusement l’Etat de droit au Niger, c’est-à-dire sous les auspices des lois constitutionnelles. Tel fut le aussi le message poignant du Président Américain aux dirigeants africains (et aux futurs, car Barak Obama songe à l’avenir du continent avec des dirigeants modernes et respectueux du bonheur de leurs peuples). Si fatalement les civils font un faux jeu avec les institutions démocratiques, il faille penser et mettre en place un autre garde-fou, c’est-à-dire une Autorité Militaire de Surveillance de la Démocratie (A.M.S.D : l’Autorité Militaire de Surveillance de la Démocratie), qui ne sera constituée que des militaires que l’Etat formera au droit constitutionnel et au droit pénal, qui sera une sorte de Chambre juridique, seule habilitée à « juger vraie » sur le bon exercice de notre démocratie. Pourquoi ? Il me semble, qu’il ne suffit plus de ramener les civils au pouvoir – Obama dit en d’autres termes que le sélections ne suffisent pas à asserter d’une démocratie effective _ , il faut les surveiller et les punir, pour employer une formule de Michel Foucault. Au temps des grecs, lorsqu’il y a un renversement de pouvoir (on a des termes apparentés : révolution, bouleversement politique, coup d’état) au sens où il y a toujours deux factions en lutte : le démos (le peuple, la majorité) et les oligarques (la minorité, ou les riches), c’est généralement un démagogue qui profite des rivalités, ou de la crise pour s’emparer du pouvoir et régner tyranniquement. Ce fut par exemples les cas de Pisistrate et de Périclès dans la polis athénienne. Aujourd’hui le démagogue tapis dans nos républiques n’est-il pas le djihadiste ? La mal gouvernance des civils (intellocrates) ne donne-t-elle pas des velléités de domination aux islamistes ?

Assimilons tous le conseil, voire le message du Président Barack Obama qui nous aime bien. Le Niger regorge beaucoup de compétences tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Aussi longtemps qu’une personnalité est compétente pour exercer sans aucune contrainte politique au nom des intérêts supérieurs de la Nation, il est juste de faire appel à ses lumières pour que le pays avance. Pendant le règne de Baba Tandja un éminent fils du pays, Docteur Sériba, a réussi le challenge avec son équipe à organiser les derniers jeux de la Francophonie qui étaient mal partis à cause de la négativité de certains mauvais nigériens qui ne voulaient pas que ces jeux réussissent. Mais au grand dam de ces anti-nigériens, Dr. Sériba et son équipe ont  transformé l’essai comme on dit au Rugby, en permettant aux jeux de se dérouler au Niger. Evitant de péricliter dans les pages sanglantes des génocides et des guerres fratricides que nous connaissons via les médias. Arrêtons de travailler mal, et contre le pays. Surveillons l’exercice de notre démocratie (ONED est une bonne initiative), ainsi on cessera de nous traiter toujours de dernier pays du monde. Et par là je pense, on épargnera à notre brave armée de retourner le regard vers la gouvernance. Elle est, et restera républicaine aussi longtemps que les civils jouent bien la démocratie dans les règles de l’art. D’un mot, retenons que l’Etat est l’image d’une armée, s’il n’y a pas de respect de l’ordre, des règles, on tendra toujours vers le désordre et l’anarchie politique du philosophe Anglais Thomas Hobbes.

 

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