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CRIMINOCONFLIT
19 mai 2012

Côte-D’ivoire : le retour du totalitarisme

La démocratie et son arrière-plan effroyable

On se demande souvent si les dirigeants africains aiment vraiment la démocratie au sens noble du terme où    la souveraineté appartient au peuple, et s’ils aspirent réellement à œuvrer pour l’intérêt de leurs peuples ? La stasis et le diaphorai, ce que les grecs appellent respectivement : guerre civile, conflits de tous ordres, et discorde civile, sont en train de creuser la ruine de tout un pays. Nous sommes incontestablement devant une catastrophe politique doublée d’une catastrophe humanitaire. Cette lutte cruelle pour le pouvoir, est l’exacte traduction, que les deux Princes  ivoiriens, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, sont des Totalitaires : sans moi, c’est le chaos. Telle pourrait être la nouvelle réalité de la Côte-D’ivoire. Les populations qui en    pâtissent les compareraient à juste titre, comme des nouveaux staliniens.

La démocratie est ennemie des amis de la guerre, et de la violence gratuite, illégitime. En massacrant les populations et en détruisant les biens publics, nos deux Princes ivoiriens, ils s’éloignent de cette sagesse de la retenue et de la prudence qu’Homère recommande de garder en temps de guerre comme en temps de paix. N’y-a-t-il pas pire folie que de tuer son peuple ?

Les actions violentes contre les populations ne peuvent plus militer en leur faveur. Au rebours, ils font tout pour se faire de plus en plus dégoûter des populations qui sont lasses des couvre-feux, des tirs, des bombardements à l’arme lourde, plus d’eau, plus de nourriture. L’indignité de cette situation se dévoile crûment à nos yeux, avec le grand nombre de cadavres jonchent les rues d’Abidjan. Même dans les guerres classiques, il y a des trêves au crépuscule pour s’occuper des soldats tombés et leur consacrer des sépultures dignes. Non, en Côte-D’Ivoire, on tue sans aucun respect de la vie humaine ni de l’éthique de la guerre. Le héros de l’Iliade d’Homère a raison de se courroucer : « non, il n’a ni clan ni loi ni foyer, celui qui désire la guerre intestine, la guerre qui glace les cœurs » (Iliade, IX, 64).

Si tel est que le peuple en démocratie est souverain au    sens de Jean Jacques Rousseau, il est clair que ces deux Princes au regard des souffrances qu’ils infligent au peuple souverain, sont des criminels et des tyrans. Et l’histoire politique nous enseigne bien ce qui arrive toujours aux mauvais tyrans : la mort.

Aujourd’hui, ilest juste d’avancer au regard des staseis et autres diaphorai, que la démocratie en Afrique a glissé dans une laideur effroyable. Les dirigeants africains ne règnent plus dans le sens des idéaux démocratiques, mais seul le désir de possession du pouvoir, les conduisent à entretenir des mercenaires, des rebelles, afin que des fils d’un même pays s’entretuent, pendant qu’eux-mêmes se claquemurent dans des bunkers ou dans des hôtels.

Si véritablement ils veulent le pouvoir par les armes, il est juste alors qu’ils viennent eux-mêmes s’affronter physiquement pour que la guerre prenne fin, comme les vrais guerriers de la guerre de Troie. Mais quand chacun se terre quelque part, la situation piétine, la guerre envenime la déliquescence de la vie sociale. Et à la longue on peut craindre une révolution de type Egyptienne pour chasser à la fois Gbagbo et Ouattara. Le peuple ivoirien doit cesser d’avoir peur et chasser ses tyrans. Le besoin de    paix, et de sécurité, peut être en effet un catalyseur pour un vaste mouvement de renversement des tyrans ivoiriens. Pourquoi ?

Le risque de ne pas chasser Gbagbo et Ouattara est double, d’une part si Gbagbo remporte cette guerre_ ce que nous ne souhaitons pas_, il renforcera alors sa domination, et écrasera quiconque tentera de le contrarier dans ses futures charges. D’un mot, il sera érigé par ses généraux et ses patriotes commandos comme un dieu inamovible : un totalitaire. De l’autre, si c’est Ouattara qui remporte cette guerre grâce à la force Licorne et aux casques bleu, il est fort probable, que lui aussi consolidera son pouvoir en s’entourant à l’identique de Gbagbo, de mercenaires du Nord (ou rebelles).

Au total, notre inquiétude des deux côtés est visible : en Côte-D’ivoire, l’alternative démocratique est viciée. Dorénavant ce me semble être la loi du plus fort. Autrement dit, la démocratie ne sera plus le règne du droit comme le souhaitaient Rousseau et les autres, mais le règne du droit du plus, la force des armes qui crée le droit et la nouvelle légitimité.

Gageons que nous ne nous trompons pas, que les dieux sauvent la Côte-D’Ivoire !

Youssouf Maiga Moussa

 

      

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