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CRIMINOCONFLIT
10 août 2015

L'alternance: une volonté populaire ? (Rétrospective)

 

La pire erreur politique pour un régime en fin mandat est d’hypothéquer l’Alternance démocratique. Il y a la lutte politique d’un côté, et de l’autre il y a respect des lois démocratiques qui accordent un statut sui generis aux partis politiques, et en l’occurrence à l’opposition. Le gurisme, force est de le réitérer, excelle dans la tentative flagrante de vouloir organiser aux forceps des élections sans l’authentique opposition constitutionnelle. Cela est anti constitutionnelle. D’où probablement une des raisons du départ de l’ambassadeur Antoine Anfré qui refusa de cautionner, voire de donner un blanc-seing à cette mascarade de gouvernance au Niger, orchestrée par le gurisme.

Pour l’opposition, toutes les actions dilatoires, les magouilles, les manœuvres sournoises de trafiquer les recensements et le fichier électoral, émanent de la volonté unique du Prince ; en l’occurrence sa détermination à organiser des élections sans l’opposition authentique, constitutionnellement légitime. D’où leur stratégie tant décriée par l’opposition de concasser, de malmener les Leaders des partis de l’opposition. Prouve preuve, après l’ex Président de l’Assemblée Nationale : Hama Amadou, le gurisme s’en prend maintenant au Président du groupe parlementaire des députés de Modem Fa Lumana : Bakari Seydou. Aux yeux de l’opposition, cette décision de la Majorité à l’Assemblée Nationale d’accorder l’arrestation de l’honorable député Bakari Seydou, est un acte gravissime, car la procédure a été menée de manière expéditive, comme si l’honorable député était un vulgaire criminel qui doit passer en comparution immédiate devant le Juge pénal. Le dossier en question pour lequel le député est pourchassé, date de 2005, donc dix (10) ans après. En cautionnant cette décision, l’Assemblée Nationale dévoile gravement son absence d’autonomie, car elle est instrumentalisée de l’extérieur. Elle n’a plus de volonté, de libre arbitre. D’un mot, cette Assemblée n’est pas souveraine, et ses décisions de plus en plus arbitraires, injustes en considération de l’existence de cas précédents de députés incriminés pour d’autres faits, qui n’ont pas eu de traitement approprié, et juste. Aussi est-ce la raison pour laquelle l’honorable Député Mossi, estime que cette procédure est biaisée, tâchée d’injustice, car si l’Assemblée Nationale de la Majorité peut donner son quitus pour arrêter le Député Bakari Seidou, elle doit, et devrait le faire pour les autres députés. Partant, l’opposition n’est-elle pas en droit de parler d’une justice foncièrement dirigée contre les militants, députés, et dirigeants de l’ARDR ?

Au sens du Président Barack Obama il ne sied pas de ce contexte de parler de vraie démocratie, mais de démocratie de façade, voire une lapalissade de démocratie. La volonté  du Prince de ce point de vue est inadéquate avec la volonté populaire, incarnée à  travers les partis de l’opposition qui représente arithmétiquement 70% de l’électorat. Les conséquences, voire les dérives de cette volonté unitaire du Prince ont été exprimées – sous formes d’inquiétudes – à plusieurs reprises par l’ARDR dans ses diverses déclarations. Elle a de tout temps exhorté le gurisme à la prudence, et l’encourage à créer les conditions les meilleures en vues d’élections libres, crédibles et transparentes, et surtout pour une alternance sans fraude. Le Prince doit s’atteler à agir et se comporter vertueusement tel le Président Américain qui a souligné lors de son séjour en Ethiopie son respect quasi religieux de la Constitution américaine. Le Prince moderne doit donc apprendre à limiter ses désirs et à respecter la constitution, et ne rien entreprendre d’illégal qui serait de nature à hypothéquer la qualité des élections en 2016. Il nous semble, qu’il est même du devoir de tout bon Prince de dissiper dans une République les tensions sociopolitiques. La Constitution du Niger l’oblige à cette fonction de Pasteur du peuple, au-delà des luttes partisanes. Pour tout dire, la limitation de la volonté de possession du pouvoir, est la voie royale qui conduit à la sagesse.

 

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