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CRIMINOCONFLIT
26 novembre 2012

Gigantomachie entre l’ordre islamiste-[terroriste] et l’ordre étatique.

1-La faillite de la sécurité. 

A la lumière du dernier enlèvement d’otage français au Mali, n’est-il pas juste d’avancer que l’insécurité qui sévit au Mali, depuis l’arrimage des terroristes islamistes dans les collines et les montagnes des Etats sahéliens, de parler de faillite de la sécurité ? Mieux, n’est-ce pas le droit à la sécurité qui n’est plus garanti par les puissances régaliennes de l’Etat ?

Toutes les fois qu’il y a insécurité, que ce soit dans une ville, ou dans un Etat, il y a sans conteste « sentiment d’insécurité », de peur pour tout dire. La facilité, et le talent avec lesquels les islamistes-djihadistes perpètrent leurs enlèvements illustrent éloquemment, que les moyens sécuritaires en Afrique sont obsolètes. Il est temps à mon sens de passer, sécuritairement à la vite grand V : mettre en place contre le terrorisme islamiste, une sécurité high tech.

Politiquement parlant, on ne peut pas parler de démocratie, d’Etat de droit, si à la base, la sécurité n’est pas perçue comme le substratum même de la liberté des individus.

Le droit à la sûreté, ou ce qui revient au même au sens politique, le droit à la sécurité, est un droit légitime pour tout citoyen.

A l’époque de l’Ancien régime français, le roy (roi) accordait des lettres de cachets [qui sont des lettres fermées à la cire, signées de la main du roy] à ses magistrats, en particulier au lieutenant général de police (Le Noir). Le but de ses lettres sont sécuritaires nonobstant leurs caractères arbitraires. Elles avaient à l’époque la vertu, ou les vertus, lorsqu’elles sont judicieusement employées, de préserver la sécurité de l’Etat.

Eu égard au désordre sécuritaire dans les Etats du Sahel, et face à leur incapacité à régler la problématique du terrorisme islamiste, le bon sens cartésien, ne consiste-t-il pas à rechercher des voies et moyens, des pharmakoï (remèdes) dans les annales de l’histoire ?

Le droit romain, notamment le « décret ultime » pourrait constituer une piste non négligeable à prospecter afin de vite finir avec ce terrorisme affairiste et criminel. Qu’es-ce que le « décret ultime » au sens romain ?

Selon Moses. I. Finley, le Sénat romain, de même que tous les organes du gouvernement, et tous les politiciens, lorsque l’intérêt général est en jeu, taisent leurs différends partisans, pour prendre des décisions extrêmes pour le salut de l’Etat. En effet, lorsqu’il y a eu menace grave contre la sûreté de l’Etat le senatus consultum ultimum fut appliqué : « C’est une décision du Sénat romain par laquelle mission est donnée aux magistrats de prendre toutes les mesures défensives nécessaires pour le salut de l’Etat (res publica), déclaré en danger. Les éléments « subversifs » sont dès lors traités comme des ennemis de l’Etat, des hors-la-loi, et parfois officiellement déclarés tels ; bien entendu la protection de la loi leur est, à plus forte raison, retirée, et en particulier le droit à un procès en bonne et due forme » (Moses. I. Finley, L’Invention de la politique, trad. de l’anglais par Jeannie Carlier, préface de Pierre Vidal-Naquet, Paris, Flammarion, 1994, p.24-25). Aujourd’hui, c’est un truisme de le dire, la menace contre les Etats sahéliens, <les éléments subversifs> sont clairement désignés : AQMI, Mujao, Ansar Dine, et les rebelles du MNLA. Ces divers éléments subversifs par leurs activités fragilisent la sécurité et la tranquillité publiques.

Sans sécurité point de liberté, point de prospérité. Aucun investisseur, aucun touriste, à moins qu’il ne soit touché par la maladie du Président Scherber (cf. Freud, Le Président Scherber), n’oserait venir s’installer dans des Etats sahéliens insécures.

Force doit donc revenir à l’Etat démocratique au nom de la sûreté, au nom du droit à la sûreté et à la sécurité des citoyens. La pensée de Cicéron pourrait donc avoir toute son acuité face à cette urgence sécuritaire : « Salus populi suprema lex esto » (Lois, 3,3, 8) ; autrement dit, « Que le salut du peuple soit la loi suprême ».

Aujourd’hui « la guerre commune » [en perspective] contre les islamistes, est on ne peut plus nécessaire. Car c’est seulement à l’issue de cette guerre de Troie contre les islamistes terroristes, que les Etats du Sahel pourront mettre, instituer de nouvelles barrières afin d’endiguer toute résurrection, tout retour de l’islamisme djihadiste dans les Etats du Sahel.

 

 

2- l’ordre juste

Blaise Pascal écrit : « La justice sans la force est impuissante ; la force sans la justice est tyrannique. La justice sans force est contredite, parce qu’il y a toujours des méchants ; la force sans la justice est accusée. Il faut donc mettre en ensemble la justice et la force ; et pour cela faire que ce qui est juste soit fort, ou que ce qui est fort soit juste ». Si l’Etat fut de tout temps, ce contre quoi on s’oppose habituellement quand il outre passe ses pouvoirs est assez clair pour tout le monde, aujourd’hui, il y a nécessité de se solidariser, de former un seul corps, de se fusionner avec l’Etat pour vaincre l’ennemi commun: le terroriste islamiste [de fait, quand l’Etat est fort il nous protège]. Il n’est pas efficace stratégiquement de se battre en ordre dispersé : les moudjahidines Touaregs (MNLA) doivent se coaliser, former une symmachia (alliance) avec les forces de la CEDEAO.

Etre citoyen, c’est aussi faire la paix des braves, et se soucier fondamentalement de l’intérêt commun. La guerre contre les terroristes islamistes est devenue inexorablement, la guerre de tous les citoyens maliens, de tous les citoyens de la CEDEAO. Personne ne peut rester indifférent face à la montée impérialiste de l’islamisme terroriste. Aucun Etat au sud du Sahara n’est en sécurité aussi longtemps que les islamistes terroristes peuvent s’adonner allègrement à leurs activités criminelles de prises d’otages, de destructions de tombes des saints, de flagellation de citoyens, de trafics d’armes et de drogue.

Avec les islamistes terroristes, les populations au nord du Mali sont privées de leurs libertés les plus élémentaires. Or, nous savons que même dans l’état de naturel, l’individu jouissait parfaitement de tous ses droits et libertés. De fait imposer à l’individu  d’autres lois contre sa volonté, n’est-ce pas aliéner son essence ?

La pseudo-charia des islamistes terroristes du point de vue droit naturel, est une régression par rapport aux valeurs de l’état de droit, des valeurs démocratiques. Autant dire que même l’état de naturel de Hobbes, est préférable au nouvel état de droit des islamistes terroristes. Lorsque Ansar dine, se rétracte devant l’imminence de la guerre de Troie que vont engager les troupes de la CEDEAO, de ne plus appliquer la charia dans les villes qui sont sous son contrôle, c’est la preuve éloquente, que leur pseudo-charia est brandie juste comme un moyen de terroriser les pauvres citoyens du Nord du Mali. Islamiquement, force est de dire que leur foi n’est pas sincère. Pénalement, il est judicieux de dire que les islamistes dénaturent la pratique et l’exercice même de l’Islam. En cela, ils sont doublement criminels, contre l’Etat malien, et contre l’Islam, en tant que religion de tolérance.

Pour lier cette réflexion, disons crûment qu’aujourd’hui, dans les Etats au sud du Sahara, les citoyens sont déçus devant l’incapacité des autorités à assurer la sécurité des biens et des personnes. Après une si longue négligence de la sécurité par les Etats du Sahel, après un si long embourgeoisement des politiciens et des dirigeants depuis les indépendances jusqu’à aujourd’hui, l’heure est venue de se préoccuper de la sécurité, de « revitaliser les droits de l’Etat » pour reprendre une formule de Sébastien Le Gal ; d’accorder plus d’intérêt à la sûreté publique et à la sécurité de l’Etat. 

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