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CRIMINOCONFLIT
18 mai 2012

Criminoconflit-1 : les meurtriers de la démocratie !

En matière de démocratie, Amadou Toumani Touré (ATT), aurait pu être le Périclès,  Stratège de l’Athènes démocratique, car grâce à ATT, la démocratie malienne a eu sur le plan régional et international, une certaine aura démocratie unanimement reconnue. Mais hélas la même  démocratie est ingrate vis-à-vis de ses praticiens. Le passé ne sert jamais de leçons ni de modèles aux hommes politiques, et aux travelos démocrates: les militaires recyclés en hommes politiques. Face aux essais transformés des islamistes d’AQMI et des rebelles Touaregs, il est judicieux de s’interroger sans se voiler la face : où va la démocratie en Afrique ? Est-elle consubstantiellement destinée à toujours péricliter ? Faut-il alors l’Islamikratia ? La Barbukratia ?

Des coups d’Etat intempestifs au Mali, en Guinée-Bissau, au Niger, des rébellions, et aujourd’hui la calamité des calamités, AQMI (Al-Qaida Maghreb islamique) et ses dérivés : Boko Haram (littéralement : « l'éducation occidentale est un pêché »), MUJAO (mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest), ANSAR dine (les « défenseurs de la foi »). Toutes ces situations politiques et insécuritaires ne nous rappellent-il pas le cri de détresse de l’insensé du Gai savoir de Nietzche ? AQMI, les rebelles de l’AZAWAD (MNLA : mouvement national  pour la libération de l’Azawad), Mujao, Ansar Dine et Boko Haram, ne sont-ils pas en train de « tuer » la démocratie ? En s’attaquant militairement à des Etats démocratiques, ne    marquent-ils pas clairement leur nihilisme vis-à-vis des régimes démocratiques, et des droits de l’homme ?

L’insensé de Nietzche fut un homme courageux en criant haut et fort que Dieu a été tué par les hommes ? Aujourd’hui il est juste de dire que ces énergumènes djihadistes et apparentés sont des ennemis du développement des Etats africains. Leurs violences contre les    institutions et les populations perverties leurs causes : des islamistes authentiques ne violent pas    leurs sœurs. En revanche, des criminels, et des terrorismes, effectivement peuvent agir contre l’être humain sans aucun état d’âme. La France nous a gratifiés d’un excellent modèle à travers les actions criminelles de Mohamed Merah. Les djihadistes d’AQMI au Mali ne facilitent pas la tâche des rebelles Touaregs. Si certes avec les rebelles Touaregs il y a, et pourrait y avoir possibilité  de négocier politiquement, avec les faux islamistes d’AQMI, la bataille sera d’un autre niveau. Car Dieu [je ne veux pas dire, Allah, car Allah réprouve leurs actes. Mais Dieu peut être  aujourd’hui un mot passe-partout], ou la Charia est leur leitmotiv, contre la volonté des populations. Ce qui est parfaitement une hérésie et de la psychopathologie de vouloir faire table rase de    tout, et imposer une charia qui est oxymorique avec les nouvelles des sociétés africaines et démocratiques. Je crois qu’ils sont complètement en retard sur notre siècle ; car aujourd’hui le  peuple est souverain. On ne vient pas leur imposer n’importe quelle formule, ou charlatanisme. Avec plusieurs expériences démocratiques, le peuple africain a appris à comprendre ses intérêts et    se révolter contre l’arbitraire.

Criminologiquement, les Etats du Sahel, et en l’occurrence le Mali et sa démocratie    sont menacés aussi longtemps que ces islamistes d’AQMI et d’Ansar Dine avec leur chef : Iyad Ag Ghaly se croient tout puissants et investis d’une mission divine pour imposer de nouvelles lois aux autorités religieuses de Tombouctou et Kidal. De rebelle, Iyad Ag Ghaly est devenu par la grâce de Dieu [donc pas d’Allah], ou du démon de la criminalité, un chef  charismatique, incontournable. Cette reconversion pue l’arnaque. Car Ansar dine est comme en dit dans le jargon de la Mafia, en pacte d’association criminelle avec AQMI. Ils veulent se    territorialiser, s’enraciner en Afrique et prospérer via les trafics de tous ordres, et la prise d’otages, à l’identique de la praxis des Shebbabs somaliens. Le Mujao et AQMI détiennent ont kidnappé la plupart des otages au Sahel.

Il sourd donc qu’il n’y a pas de sens de parler d’Etat souverain, de République une et indivisible si, à l’interne des groupuscules mafieux s’érigent en contre Etat. De Machiavel à Max Weber, nous savons que l’Etat doit assumer son rôle de garant de l’ordre et de la sécurité. Au nom de l’Etat et de sa conservation, Machiavel enseigné que la fin justifie [justifiera toujours] les moyens. Les démocraties africaines sont exposées à des meurtriers qui ne sont pas masqués, qui ne cherchent pas la paix, mais la déstabilisation des Etats pour leur fin propre. Trop de laxismes, de tergiversations, de négociations vis-à-vis des    islamistes et des rebelles ont nui en dernière instance à la tranquillité et à la sécurité des Etats démocratiques africains.

Il faut aujourd’hui au nom de la sécurité de l’Etat contrer par tous les moyens les ennemis de l’Etat. L’Etat démocratique doit se protéger par la Force militaire contre l’adversaire, contre l’ennemi, qu’il soit Djihadiste ou rebelle. Au nom de l’ordre politique et de la tranquillité publique, l’Etat ne lésinera pas sur les moyens pour le retour de l’ordre étatique et de la tranquillité publique. De surcroît, en matière de terrorisme et de criminalité organisée,  il n’est plus question de s’interroger s’il faut laisser les Djihadistes au châtiment de Dieu, mais il faut leur appliquer les lois et la force comme le préconisait Max Weber.

Si nos dirigeants africains étaient un tant soit peu stratèges, de telles situations ne pouvaient pas arriver à un Etat dit démocratique. On ne fait pas de la démocratie au XXIe siècle en fermant l’œil sur la sécurité. La facilité avec laquelle les islamistes et les    rebelles de l’AZAWAD se sont emparés des villes maliennes sont la preuve que les démocraties africaines doivent revoir systématiquement leur sécurité et leurs moyens. En alléguant le manque de moyens militaires contre l’ennemi, la Junte militaire a donc raison d’accuser les autorités politiques de négligence grave. Lorsqu’un adversaire minoritaire est matériellement plus fort qu’une armée entière, il n’y a pas de honte de reculer stratégiquement, et s’organiser en conséquence. Même les grands militaires comme Alexandre le Grand, ou Jules César, savaient reconnaître leurs faiblesses et agir en conséquence pour vaincre par d’autres moyens.

Mais n’errons pas à l’infini, car le temps est compté pour l’armée malienne et les forces en attente de la cédéao. Il faut vaincre vite, avant que l’ennemi, le djihadiste islamiste ne prenne la terrible et fatidique initiative de s’emparer militairement de la capitale. Car de    plus en plus des djihadistes de la Libye viennent renforcer leurs troupes. Et lorsqu’ils s’estimeront en force, ils engageront certainement une percée vers le Sud. Car leur objectif, c’est de    pouvoir faire le tremplin : Mali-Burkina-Nigéria. D’où la présence des Boko Haramistes. Au Nigéria les Boko Haramistes veulent imposer la Charia dans tout l’Etat fédéral. S’ils trouvent l’occasion avec sous couvert d’AQMI et Ansar Dine, d’imposer la Charia au Mali, cette victoire va encore galvaniser ses partisans au Nigéria. Ils n’ont pas de paroles comme les rebelles Touaregs qui ont déclaré avoir atteint leur objectif : la conquête de l’Azawad. Reste maintenant à sécuriser cette vaste étendue de l’Azawad, et gérer les islamistes. Les boko Haramistes sont loin d‘être des islamistes, mais des exaltés ; car ce sont des disciples d’un Gourou (Mohamed Yusuf, décédé en 2009), et en sus de, ils portent des gris-gris (des amulettes, ou des charmes). Au total, nous avons affaire à des criminels dissimulés qui empoisonnement la tranquillité des Etats africains. Leurs actes trahissent dans la pratique leur projet d’instauration de la Charia. Il  importe que les populations maliennes et les autorités religieuses sachent qui sont ces dangereux individus, qui travestissent la religion islamique. Ce sont des terroristes, voilà pourquoi ils    s’entendent bien avec AQMI.

Les Démocraties sont donc en danger. Va-t-on perdre un jour la démocratie à cause des énergumènes ? That is the    question. AQMI, ANSAR Dine, Mujao, et les rebelles Touaregs instillent les ingrédients d’un futur deuil funèbre de la Démocratie. Ne sentez-vous pas, rien que par leur présence en Afrique, la putréfaction de la démocratie ? Il faut donne l’occasion aux djihadistes de crier victoire comme l’insensé du Gai savoir que « Dieu est mort ! Dieu »= « la démocratie est mort ! la démocratie est morte ! ».

A terme, si les dirigeants africains n’organisent pas concrètement leurs institutions    et leurs dispositifs de sécurité, il est fort à parier que le moindre trouble, comme pour le cas de la rébellion Touaregs, ou en Somalie ouvrira la brèche au meurtre de la démocratie. Je ne plierai pas cette réflexion, sans encore interpeller les dirigeants à se réveiller et de  prendre exemple de ce qui s’est passé en Somalie et continue de poser un grave problème de sécurité, et de droit international humanitaire. Mais le tout peut se résumer en un seul mot :  l’échec de l’homme politique.

Aussi posons-nous que : la sécurité doit être aujourd’hui la grandeur des Etats africains. Il n’y a pas d’impossible, il faut oser, comme dirait le philosophe.

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